Tuesday, December 14, 2010

Ein brennendes Herbst

Im Oktober 1970 hat Kanada seine Oktober Krise erlebt. Sieben Jahre später, im September 1977, fing das Deutsche Herbst an. Dazu kommt die grosse bedeutung der 9.November (1918, 1938, 1989), und das Rote Oktober.  Herbst, auf irgendwelche Grund, ist Aufstandssaison, egal wo, egal wann.  Also man soll nicht überrascht werden dass Deutschland ein heisses Herbst erlebt mit Stuttgart 21, die Atomkraft Frage, Integration und sein höchstes Terrorgefahr sein Jahrzehnten.

Die positive Wirkung der bewegung ist ein erneuetes Bewusstseins des Soziale Engagement, bzw. dass wir nicht mehr politisch passiv bleiben dürfen.  Diese Blog steht von seine Grabe aus und verkörpert teilweise diese neue politisches Bewusstsein. Der ist ein erste Schritt auf dem Weg von reden zu machen, nicht nur für seine teilnehmer sondern auch für seine Leser.  Steigen in der Bewegung ein: wir werden Alle davon profitieren     

Germany's Indian Summer

Throughout history, Autumn hat always been the season of revolutions, particularly in the 20th Century.  Russia's Red October, November 9 in Germany, Canada's October Crisis or the German Autumn have all provided fire before the first snow.  Germany's current political situation follows this great tradition with the Hot Fall: the upheaval against the Stuttgart 21 project, the extension of Nuclear Power Plant contracts and the disposal of radioactive waste, the volatile issue of immigration and the most serious terrorism threat in decades.

All of these have contributed to a renewal of the sociopolitical spirit, the need to get involved in the political processes and to no longer stand idly by.  This is a movement that as set a Nation on fire.

Inspired by these events, this blog rises from its grave, renewed and improved, with the hope that it will provide the first step in going from talking to doing, that it will provide a platform for those who wants to get involved but don't know how.  This blog is not just for its members but all its readers and if we all show a little interest and a will to act, we will all be winners.  

Friday, October 06, 2006

Nos Grands Dictateurs

En juin dernier, j'ai eu une discussion intéressante sur le personnage qu'est Nicolas Sarkozy en France. Mon ami affirmait sans scrupules qu'il incarnait le retour du fascisme en Europe et que les "excentricités" des dernières années ne deviendraient que pire.
Je n'étais pas d'accord. Je trouvais que le terme fasciste était un peu fort en dépit du caractère intransigeant des politiques de Sarkozy car c'est un terme qui doit être utilisée avec précaution. Je croyais que les gens étaient assez conscient de leur histoire pour ne pas répéter les erreurs des années 20 et 30 en permettant des fascistes de prendre le pouvoir, subtilement ou non. Mais j'admet sans gêne m'être trompé sur le sujet.
La fin de la Guerre Froide a provoqué la crise de la fin des idéologies que certains appellent la fin de l'Histoire. La troisième voie de Giddens et personifiée par Blair devait constituer le compromis entre le libéralisme de droite et les politiques sociales. À la place, cela a concrétisé l'ère de la gestion. En effet, il est difficile d'affirmer que la politique des pays occidentaux depuis seize ans est axé idéologiquement. Objectif des "déficit zéro", équilibre budgétaire, gestion de crises, la politique ne semble plus un lieu de débats d'idées mais plutôt un centre administratif plus réactif que proactif.
Ainsi, un mode gestionnaire cherche à limiter sérieusement les dangers ou risques ainsi qu'à limiter les dégats en situation de crise. Un état gestionnaire est pratiquement une incarnation du Lévithan hobbsien, quelques touches de modernité en plus. L'idée de gestion n'est-elle pas avant tout de protéger les acquis et potentiellement les faire fructifier? D'être focalisée sur la sécurité? C'est ce qu'Ulrich Beck appelle la "société du risque".
Dans ce contexte, nous sommes plusieurs à penser que d'analyser la politique et le comportement de ses acteurs en termes de Gauche et de Droite est caduque. À l'époque de la gestion, il ne faut pas parler d'idées ou même de valeurs - quoique la question des valeurs demeure tout de même discutable - mais plutôt de priorités et si la perspective de celles-ci fait preuve d'inclusivité ou d'étanchéité (conservatisme).
Non ceci n'est pas un texte portant sur Sarko. Il ne fait qu'incarner en France un triste courant occidental qui, plus particulièrement depuis cinq ans, siphonne tel un vampire l'insécurité des gens (réelle, imaginée ou imposée) pour s'approprier et asseoir son pouvoir. Un horrible courant si palpable dans les années d'avant-guerre.
Mais non, on ne peut demander à notre génération ou celle de nos parents de se souvenir de cette période. Et Oui, l'Histoire est toujours écrites par les vainqueurs mais il n'en demeure pas moins que l'Histoire n'est pas uniquement la guerre et il faut s'inspirer de ces périodes de "paix" pour mieux comprendre les mécanismes de notre temps. C'est impératif de le faire.
Je regarde autour de moi et je m'informe sur ce qui se passe ailleurs et mon admiration pour George Orwell ne fait que devenir plus grande. En France, Ségolène Royal (la "gauchiste") et Sarkozy ont commencé leur surenchère ridicule sur ce qui doit être fait avec les jeunes des banlieues (les envoyer à l'armée et utiliser des troupes pour protéger en permanence ces quartiers) ou les étudiants non-performants (évaluation de leur efficacité et importance effectuée à la fin du PREMIER trimestre). En Grande-Bretagne, le gouvernement Blair vote des lois autoritaires à un degré assommant (le Anti-Social Behavior Act permet à quiconque de dénoncer qui il veut pour ce qu'il veut (p.e. musique forte) et ce "criminel" est fiché, averti et s'il y a une seconde plainte, l'individu est arrêté et emprisonné!). On peut ajouter à ca les déclarations de John Reid (Intérieur) et Jack Straw (liaisons parlementaires) sur le comportement que les musulmans doivent adopter, entre autres de ne pas porter le voile parce que cela les identifies comme Musulmans!
En Allemagne, le NPD (Nationaldemokratishe Partei Deutschlands - NAZI) fait des percées partout au pays et voit sa popularité s'accroître avec régularité. Avec les mêmes discours nazi axé sur la haine et la colère, mais le turc à la place du juif. Ajoutons à ça les "Murs de Berlin" 2 et 3 en Israël et maintenant à la frontière américano-mexicaine (pour protéger la population respectable contre les méchants étrangers voleurs de jobs) et vous avez, en acier et béton armé, ce que l'Occident a démonisé - avec raison - pendant 30 ans. Je pourrais continuer la liste des pays occidentaux qui valorisent les "Droits et la Liberté" en faisant le contraire mais j'en aurais pour des semaines.
Le conservatisme intransigeant, démesuré et opprimant a maintenant toute la place dans nos institutions politiques. Et nom de quoi: de notre SÉCURITÉ. Mais vous sentez-vous menacé? En constant danger d'être mutilé ou assassiné? Prenez-vous le train ou le métro en vous disant "C'est peut-être la dernière fois?". Non, je ne crois pas, pas plus que les londoniens, les français ou les allemands. Alors pourquoi tolérer le comportement de nos élites politiques? Sommes-nous devenus à ce point passif pour être sensible à l'évidence? J'espère que non.
Je crois toujours que définir la politique en termes de gauche/droite est désuet. Mais nos priorités peuvent être en ligne avec des valeurs humaines comme le respect des choix, la liberté d'agir et de vivre. Radicalisme n'est pas religieux, étranger ou orienté sexuellement. Il est humain et en tant qu'individu, en tant que citoyens de nos pays respectifs, en tant que membre d'une communauté, il est impératif de faire comprendre à nos dirigeants que la possession de leur pouvoir passe par NOS intérêts et non des leurs. Et notre mode de vie, par l'affirmation de ces intérêts.

Tuesday, August 15, 2006

Le terrorisme ne tue pas toujours

Dans la nuit du 9 au 10 août, les services de sécurité britanniques procédaient à l'arrestation de 21 personnes soupçonnées de préparer un complot terroriste de grande envergure. Quelques heures plus tard (1o a.m.), ils procédaient à la fermeture des aéroports londoniens - provoquant un chaos incroyable dans l'aéroport le plus achanlandé d'Europe - et élevant le niveau d'alerte à "critique" ce qui eu pour effet d'accroître de façon dramatique les mesures de sécurité.
Dans le contexte politique qui prévaut en Occident depuis le 11 septembre 2001 (si j'inscris l'année, c'est parce que 30% des américains ont oublié en quelle année eurent lieu les attentats du 11 septembre, selon un sondage du Washington Post), il est difficile de blâmer le Home Office pour les mesures prises lors de cette journée et même certains diront qu'ils devraient être félicité. Mais je ne suis pas de ceux-là. À mon avis, il s'agit plutôt d'un échec.
Pourquoi? Parce que c'était une superbe occasion pour la classe politique occidentale de démontrer qu'elle pouvait protéger la sécurité de ses citoyens tout en préservant leurs libertés civiles. Mais la terreur est plus que jamais une forme de capital politique et nos dirigeants n'ont pu résister à la tentation. Je m'explique.
Il y a tant d'éléments particuliers, à défaut d'être contradictoires, dans cette opération antiterroriste qu'on ne peut faire autrement que de se poser des questions quant à la crédibilité même de l'affaire.
Commençons par le matériel qui devait être utilisé par les terroristes. Le triacetone triproxide (TATP) est l'un des explosifs les plus volatile, instable et difficile à utiliser. Il est difficile à utiliser parce que 1) sa préparation nécessite un environnement isolé et très très stable et 2) parce que tout choc ou variation de température vers le haut est un détonateur potentiel. Donc, partant du principe que des gens organisant ce type d'opération ne sont pas imbécile, pourquoi auraient-ils tenté de fabriquer à bord de l'avion et en vol un explosif qui aurait tout au plus détruit la toilette par exemple et qui dans les circonstances (le but est de détruire l'avion, non?) aurait été futile? Et si le produit était fabriqué à l'avance, pourquoi le trainer dans des bouteilles en plastique et le soumettre à une variété de manipulations qui auraient pu le détoner? Je peux comprendre l'idée de martyr qui anime plusieurs terroristes mais cela implique mourir pour un but ou une cause, pas pour rien. Ce n'aurait pas été le cas.
À titre de parallèle, j'aimerais mentionner qu'en 1995, de la nitroglycérine avait été utilisé pour faire exploser un avion et le seul résultat fut un petit trou et la mort du passager assis sur la bombe. Je souligne ça parce que la nitro est un explosif plus puissant que le TATP et que les dommages étaient très limité. Pensez-vous que le résultat auraient été différent cette fois-ci?
Deuxièmement, l'opération pratique (test run) devait, selon les informations, avoir lieu samedi le 12 ou dimanche le 13. Si vous avez arrêté les conspirateurs (que vous filez depuis 1 an) d'une opération qui devait se tenir, dans sa version bénigne, un minimum de 2 jours plus tard, prenez-vous toutes ces mesures le jour des arrestations? Ca me parait plutôt futile sauf si...
Troisièmement, si vous interceptez, 5 jours plus tôt, un message codé disant de procéder à l'opération maintenant, ne procédez-vous pas le plus rapidement possible à prendre des mesures de sécurité majeures afin de protéger les citoyens pendant que vous décodez le message, surtout quand cela prend au moins 3 jours? Pourquoi attendre et prendre de tels risques s'il s'agit d'un complot visant à causer "un nombre incalculables morts, des milliers de victimes"? C'est de la négligence, rien de moins, sauf si...
Ce qui s'est passé le 10 août était une chance en or de démontrer l'efficacité de la politique antiterroriste et qu'elle était possible sans en faire payer le prix à la population. Cette fois, la discrétion aurait vraiment été plus efficace qu'une opération de grande envergure. Les gens auraient apprécié pleinement le travail plutôt que de douter ses raisons. Cela aurait été possible encore sauf si...
Sauf si quoi? Sauf si vous attendez que le rapport affirmant qu'il y a eu rien de moins que 1800 morts en Irak en juillet est déposé en milieu de semaine; sauf si la vaste majorité des opérations antiterroristes que vous avez effectuées depuis 1 an ont été des fiascos complet (inclure ici une opération d'envergure au début de juin, faisant un blessé par balle, qui devait résulter en la remise en liberté des suspects une semaine plus tard); sauf si vous êtes dans une année électorale et que votre plate-forme politique est axée sur les dangers potentiels.
Maintenant, une fois de plus, je ne tiens pas à élaborer une théorie de complot. Oui, une opération de ce genre pouvait effectivement être en préparation et en ce sens, les arrestations au Pakistan ont à mes yeux plus de valeur que celles en Grande-Bretagne. Mais dans ce cas-ci, la terreur n'est pas venue des terroristes, mais de politiciens ambitieux et opportunistes qui se nourrissent de la crainte d'une population échaudée par la douleur des dernières années.
Essentiellement, je crois que les mesures prises par les pays occidentaux, en particulier dans les pays de deuxième ordre (inutiles?) sur l'échiquier sécuritaire comme le Canada ou la Suède, ne sont qu'une démonstration de force visant non pas des terroristes potentiels (en passant, dimanche un type s'est infiltré avec son cellulaire à bord d'un vol Londres/New-York) mais la population générale afin de maintenir un esprit de peur et de justifier des mesures très discutables, notamment lorsque votre ministre de l'Intérieur se plaint de l'existence des droits de l'homme, qui nuisent à son travail. La terreur, malheureusement, est plus que jamais capital politique.
En soi, une telle politique vise à terroriser une population. À utiliser de la terreur à des fins politiques. N'est-ce pas là la définition la plus courante du terrorisme?

Wednesday, August 09, 2006

La consécration du nouveau droit international : l’intervention israélienne au Liban

L’histoire commence avec l’explosion d’un camion cylindre à Nairobi, au Kenya, en juillet 1998. L’attentat terroriste, premier volet d’une attaque quasi-simultanée sur des ambassades américaines, incitera le gouvernement Clinton à bombarder, près d’un mois plus tard, des industries chimiques au Soudan et un camp de terroristes en Afghanistan. C’est avant le 11 septembre. Avant les invasions préemptives du 21e siècle. Et sous une administration qui a sacralisé le respect des droits de l’homme comme concept de politique étrangère. Pourtant, cette riposte américaine allait établir les nouveaux paramètres de sécurité pour les pays « développés ». En effet, il serait dorénavant possible d’enfreindre la souveraineté des États pour riposter à des acteurs non-liés à une structure étatique, notion qui trouverait sa prolongation en Afghanistant et Irak dans le contexte post-11 septembre. Et mine de rien, la liste des États-voyous (Rogue States) avait sa première publication avec la Syrie en haut de la liste… À la fin de l’année 2000, Israël concédait la première défaite militaire de son histoire, écoeurée et fatiguée par une guerre d’usure qui perdurait depuis 1982. En effet, un Hezbollah tenace avait forcé l’armée israélienne à se retirer du sud-Liban. Concession diplomatique ou retrait stratégique, ce geste a galvanisé l’importance du Hezbollah dans la région, une importance que peu d’entre nous arrivent à bien comprendre, et blessait l’orgueil et la fierté jusque-là immaculée de Tsahal. Une défaite comparable à celle de l’Allemagne lors de la première guerre mondiale, en ce sens ou la défaite n’a pas eu lieu sur le terrain mais dans les couloirs de la diplomatie. Le genre de défaite qui attise la rancœur… Le Hezbollah est une organisation terroriste très particulière car dans les faits, elle tient plus du groupuscule paramilitaire que du groupe terroriste. En effet, le Hezbollah c’est plus que des attaques terroristes – kamikazes ou autres – c’est en fait un mini-gouvernement : c’est un système de santé bien développé, qui inclut la construction et la gestion d’hôpitaux; la construction et la gestion d’écoles – non-religieuses – primaires et secondaires; c’est un centre d’emplois pour les démunis; c’est un centre d’aide sociale. Le Hezbollah, c’est un micro-État providence dotée d’une armée et galvanisée non pas par une foi coranique, mais par une haine aveugle envers Israël. C’est une entité autarcique mais non étatique. Ce dernier point est très important car il constitut en soi la véritable raison pourquoi l’intervention israélienne au Liban n’est ni légitime, ni légale. En fait, elle contrevient à toutes les conventions, traités et règles – écrites ou non – qui régissent les relations inter-étatiques, notamment en termes belliqueux. L’attaque israélienne au Liban est une déclaration de guerre formelle : un État attaquant un autre État, sans préavis. Cependant, cette attaque est une riposte envers une entité non-étatique, envers un acteur non-gouvernemental qui n’est en rien lié aux conventions et principes des relations internationales. C’est ce qui rend les négociations actuelles du Conseil de Sécurité complètement loufoque puisque le Hezbollah n’y a aucune représentation et que le Liban n’a rien a négocier étant la victime d’une attaque qui, à première vue, n’a aucun sens stratégique. Une guerre totale pour intimider les autres acteurs de la région? La guerre de 6 jours et celle du Yom Kippour avaient déjà fait le travail. Pour intimider les groupes terroristes? Le Hamas, principal adversaire d’Israël depuis 2000, est désormais un gouvernement et ses attentats ont désormais valeur de déclaration de guerre. Un tel geste plairait à Israël et à son allié américain – une véritable justification pour une intervention militaire – et je crois que les hauts-membres du Hamas ont au moins assez d’intelligence politique pour éviter de faire un tel cadeau à leurs adversaires. Donc pourquoi une réaction si démesurée? Oui, Israël a comme crédo Plus jamais et elle ne donnera jamais plus à ses adversaires, antisémites ou non (d’ailleurs ce mot, comme le terme terroriste est tellement utilisé à toutes les sauces qu’il en perd sa véritable valeur), la moindre odeur de sang, d’impression de vulnérabilité. Et dans le contexte historique et géopolitique, il est difficile de leur en vouloir. Mais l’action au Liban va bien au-delà de ce cadre. En effet, je crois que la véritable source de cette attaque se trouve dans les visées américaines dans la région et leurs deux principales faiblesses militaires : (1) l’amincissement des troupes américaines étirées et sur-utilisées dans l’implantation de la pax americana et, (2) leurs retentissants insuccès en Irak. C’est bien connu, les Etats-Unis cherchent depuis plusieurs années à mieux s’implanter au-delà d’Israël au Moyen-Orient et surtout, mettre fin à un groupe de dissidents (la Syrie et l’Iran) qui constitut non seulement une épine dans le pied diplomatique américain mais aussi qui représente une menace de violence non-négligeable envers leurs. La dernière année ayant vu les Départements d’État et de Défense américain jongler avec l’idée d’étendre les opérations en Irak à la Syrie et l’Iran développer des capacités d’armemement nucléaire, il apparaît évident que l’administration Bush et ses faucons piaffent d’envie d’imposer leur volonté à ces deux renégats. Cependant, la réalité à tôt fait de les refroidir. Les rapports sur la situation irakienne se font pire à chaque jour et les troupes américaines sont tellement déployées dans diverses missions de paix que les nouveaux effectifs proviennent de la National Guard. Prochaine étape, la conscription… Donc dans cette situation, que faire? Traditionnellement, la porte vers la Syrie est le Liban. À mon avis, et ce sans tomber dans les théories de complots, l’ampleur et l’importance des opérations de Tsahal au Liban ont pour but non seulement de permettre à Israël d’affaiblir si ce n’est d’éliminer le Hezbollah, mais aussi de permettre aux américains, par personnage interposé, de se donner un tremplin vers la Syrie. Et l’attitude très agressive et absolument intransigeante des Etats-Unis dans ce dossier, particulièrement celle de Condoleezza Rice, me paraît être un bon indicateur de l’importance de ce dossier pour les intérêts de l’administration Bush. Stratégiquement, c’est ce qui me semblerait le seul argument logique pour une telle invasion, pour une telle opération militaire. Mais qui a dit que la guerre était logique…
En attendant, les lois de la guerre s’en trouvent une fois de plus profondément modifiées, une étape de plus dans la réforme du droit international imposée par le pouvoir hégémonique et ses sbires, qui après avoir reçu une claque au visage, s’est empressé de vouloir changer les règles du jeu moderne, règles qu’il avait lui-même établis et acceptés.

Tuesday, August 08, 2006

Décollage prise 2

Bonjour chers lecteurs, Les vacances estivales (ici inclure 1 mois de Coupe du Monde) ayant eu lieu au printemps, le blog du Chasse-Galerie n'a pas pu être mis à jour. Cependant, puisque la terre n'arrête pas de tourner parce que nous avons ralenti notre rythme, nous publierons au cours des prochains jours et semaine une série de textes qui traiteront du conflit au Liban à la réforme des manuels d'Histoire au Québec, en passant par le côté plus intello de la Coupe du monde. À tous ceux qui ont attendu un nouveau texte depuis quelque temps, nous sommes désolé de vous avoir fait attendre et nous espérons raviver vôtre intérêt pour nos articles le plus rapidement possible. L'équipage du Chasse-Galerie

Thursday, April 27, 2006

La démocratie comme crédo de l’Occident : un principe à repenser

Depuis la fin de la guerre froide et plus particulièrement sous l’administration Clinton, la démocratie et son corrélaire les Droits de l’Homme, sont devenus les critères par excellence pour évaluer, en fait mesurer, la valeur d’un pays. La majorité des élections qui se sont tenues hors du cadre occidental depuis cette période ont régulièrement fait l’objet de surveillance et de critiques de la part des Etats-Unis et des pays de l’Union Européenne. De plus, si un chef-d’État montrait trop de vigueur dans ses décisions ou sa position, l’étiquette de dictateur ou de régime anti-démocratique était rapidement appliquée. En fait, on peut même remonter jusqu’à la première vague des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI) pour trouver le sacro-saint principe de démocratie comme condition essentielle à un financement de la part de ces institutions. La démocratie, même plus que les droits de l’Homme, était et est le critère par excellence de respect et d’égalité. En bref, les pays occidentaux, dans une tradition centriste bien à eux, jugent un gouvernement en fonction de principes et valeurs qu’ils considèrent comme universels. Cependant, peut-on affirmer qu’ils demeurent en bonne position pour évaluer d’autres pays selon ce critère? Surtout, est-ce encore légitime pour l’Occident de se percevoir et de s’affirmer comme la référence, le chef de file de la démocratie dans le monde? Pour répondre simplement : non. Les élections de 2000 et 2004 aux Etats-Unis ont révélé des cas de fraude, de financement et d’intimidation qui auraient fait la fierté de plus d’un dictateur ; le Canada a été pris au cours des trois dernières années avec le « Scandale des Commandites », révélant des pratiques anti-démocratiques au cours du référendum sur la souveraineté du Québec en 1995 et au cours des années qui ont suivies ; et que dire de cette Europe si sévère envers les nouveaux adhérants à l’UE, particulièrement sur le respect des critères démocratiques et économiques qu’elle impose, mais qui ne parvient pas à respecter elle-même ces critères, circa l’Allemagne, la France et l’Italie. Le cas des pays de l’UE est particulièrement intéressant surtout situé dans la perspective de l’admission des Dix en 2004. En effet, de nombreux doutes étaient soulevés concernant l’éligibilité de ces pays, surtout celle des pays baltes, anciens satellites soviétiques, et leur capacité à être pleinement démocratique. Et cela vaut aussi pour les futurs candidats comme la Bulgarie, la Croatie, la Roumanie et surtout, cette Turquie traditionnellement redoutée par l’Europe. Mais comment exiger un respect des conditions de démocratie de la part de ces pays si on est pas en mesure de le faire soi-même? Ne faut-il pas prêcher par exemple, surtout si est perçu comme une puissance de premier plan? Normalement oui, mais c’est loin d’être le cas de l’Occident actuellement. Les cas de financement électoral frauduleux affligent le gouvernement Blair en Grande-Bretagne ; l’Allemagne, hormis une montée de l’extrême-droite dans certaines régions de l’Est, s’est retrouvée avec des scandales de corruption politique – le dernier volet impliquant l’ex-chancelier Gehrard Schröder et le géant russe Gazprom – et aux élections de 2005, prisonnière de son propre système électoral. En effet, plus d’une semaine s’est écoulée avant qu’Angela Merkel soit déclarée gagnante et le pourcentage des votes a paralysé le gouvernement pour près de deux mois, le temps de négocier la formation d’une Grande Coalition dont la stabilité, en passant, demeure précaire. Si on ajoute que les élections régionales conféraient à chaque électeur 96 VOIX, créant une confusion totale tant dans le choix des candidats que dans la méthode à suivre, l’Allemagne n’a pas vraiment de leçons à donner en termes de logistique démocratique… Bien évidemment, il ne faut pas oublier l’ami Berlusconi, l’inspiration pour cette chronique, qui a subi la défaite en raison des propres règles qu’il a imposé et surtout, qui ne s’est pas gêné pour abuser de son contrôle médiatique pour mousser sa candidature. Un comportement digne d’un enfant gâté qui, habitué d’être le roi, refuse ses propres règles lorsque celles-ci contreviennent à l’atteinte de ses buts. Ajoutons son refus de céder le pouvoir après la défaite – geste humiliant pour l’Italie et l’UE – et il est difficile de concevoir comment l’UE peut se donner le droit de taper sur les doigts de Loukachenko en Biélorussie, de refuser l’élection du Hamas en Palestine ou espérer collaborer à la formation d’un gouvernement en Irak. Finalement, le décroissement régulier du taux de participation aux diverses élections nationales (j’exclus délibérément les élections européennes qui frôlent à grand peine les 20%), démontre que le malaise va au-delà des institutions et de ses acteurs, la population elle-même acceptant l’exercise comme automatique. Il semble que nous sommes en plein cœur de cette crise de la modernité telle que décrite par Léo Strauss, à savoir la remise en cause de l’universalité des principes occidentaux, et avec raison. À l’ère de la mondialisation – certains préfèrent dire globalisation – chacune de nos déclarations et de nos actions peuvent être disséquées et analysées, nos erreurs ou double discours exposés, révélant une hypocrisie politique plusieurs fois centenaire et l’illégitimité de notre comportement. Pas besoin de décrire l'effet sur "l'universalité" de nos valeurs politiques... Si l’Occident désire toujours utiliser la démocratie comme valeur politique phare, s’il veut sauver une partie de sa crédibilité, alors il est impératif d’être conséquent à notre discours politique. C’est seulement ainsi qu’il nous sera possible de répondre positivement à cette question : We talk the talk but can we walk the walk?

Bienvenue à bord de la Chasse-Galerie

Bonjour chers lecteurs, C’est avec plaisir que nous vous accueillons sur notre nouveau blog, le Chasse-Galerie, un lieu d’échange et de commentaires sur la politique nationale et internationale. Nous sommes plusieurs à collaborer à ce projet et nous vous partagerons nos analyses, critiques et impressions sur une variété de sujets qui nous tiennes à cœur. Comme nos collaborateurs proviennent d’une variété de domaines, vous aurez droit à des perspectives variées et râfraichissantes sur les enjeux sociaux qui animent notre planète. Nous souhaitons provoquer et alimenter des débats et nous espérons que vous serez nombreux à réagir à nos commentaires. Bienvenue à bord et bonne lecture! L'équipage de la Chasse-Galerie